Il faut croire que le chiffre 13 porte vraiment la poisse ! Et pour cause, Festibaz, le festival qui célèbre l’âne, organisé à Beni Ammar Zerhoun par l’Association « Relance » pour le Développement Intégré (ARDI) et qui depuis trois ans attendait de se faire voir en sa treizième édition, n’aura pas lieu comme prévu.
Dame Covid avait empêché à deux reprises cette manifestation très prisée par nombre de Marocains. Et voilà, ARDI, une structure dont Mohamed Belmou est le président, vient juste d’annoncer le report de ce Festival qui se tient régulièrement à Beni Ammar Zerhoun, (Festibaz), dans la région de la ville Ismaélite, Meknès, précisément dans la vallée de Zerhoun à une quinzaine de Moulay Idriss Zerhoun.
La raison en serait administrative. « Une fois de plus, nous sommes contraints de reporter la 13e édition du Festival Beni Ammar Zerhoun, que nous aurions aimé organiser cet été », a indiqué ARDI. L’Association a en outre donné la cause de cette annulation, « Cette fois, la raison n’est pas due au manque de soutien, ou à la discrimination injuste contre le « village marocain » dont souffre au demeurant, notre festival, mais à la non-obtention du reçu pour le dépôt de l’assemblée générale ordinaire (AGO) tenue le samedi 9 avril 2022, et que nous attendons jusqu’à ce jour. Nous avons pourtant effectué diverses tentatives, pour ce faire, en vain. Pour financer le festival, il est impératif de l’inclure dans les dossiers de demandes de soutien. Cela reste nécessaire ».
ARDI a de ce fait, a présenté ses excuses aux fans, amis et public du festival, ainsi qu’aux médias nationaux, arabes et internationaux qui suivent le grison avec ponctualité et régularité. L’âne est le symbole du parti démocrate aux Etats-Unis. L’association a également affirmé son insistance à « défendre les droits des habitants de la Kasbah de Beni Ammar et du mont Zerhoun et les droits de ses fans et supporters partout dans la région de Zerhoun ». A noter que Festibaz est inscrit au patrimoine national immatériel et a été récompensé du prix international de la capitale suisse, Genève, en raison de la célébration d’un animal beau, servile et loyal à travers l’histoire (l’âne).
Festibaz vise à changer les représentations sociétales négatives et les mentalités à son encontre, et à sensibiliser quant à ses rôles au service de l’homme à travers l’histoire, car il fut un serviteur fidèle des prophètes, portant l’homme et ses fardeaux dans les montagnes escarpées et dans les plaines étendues, cultivant ses terres, transportant ses récoltes agricoles, ses bagages et matériaux de construction, ses biens ainsi que d’être un traceur de chemins. Il se murmure que c’est le Royaume qui aurait été le premier pays à l’avoir domestiqué (âne sauvage d’Afrique) et en a été le premier exportateur dans le monde.
ARDI s’est dit en conséquence « être empreint de la vertu de reconnaissance envers, cette fidèle bête, intelligente, robuste, docile, patiente, et gentille à la célébrer et à reconnaître ses vertus, en tant qu’icône de notre festival et d’en faire une véritable locomotive pour le développement de la région, et ce, malgré toutes les difficultés et tous les obstacles auxquels nous sommes confrontés ». L’Association a donné rendez-vous dès que les conditions nécessaires seront réunies à ses fans pour la 13e édition du Festibaz qui prime les ânes les plus embellis et les plus rapides.
Lors de la dernière édition de Festibaz, ce fut Cléopâtre, une ânesse, qui fut sacrée reine des ânes. Le million d’ânes que comptait le Maroc en 2019 est devenu un chiffre qui diminue drastiquement. Victime des temps modernes et de la mécanisation ce gr se fait petit-à-petit remplacer par les triporteurs.